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ALM : Quelle alternative présentez-vous aujourd’hui face au PJD ?
Driss Lachgar : L’alternative, c’est notre programme. Notre projet de développement se distingue complétement de celui du PJD, du fait qu’il tende vers l’avenir et réponde aux besoins sociaux des citoyens. Notre projet répond à leurs attentes et adopte une approche réaliste, laquelle n’est pas basée sur des illusions ou des faux espoirs. Aujourd’hui, les partis à la tête du gouvernement n’ont pas pu respecter le énième des promesses qu’ils brandissaient lors de la campagne des élections du 25 novembre. Aujourd’hui, c’est l’espoir même qui a été confisqué. Prenez par exemple le cas des diplômés chômeurs. Certes, l’administration ne peut pas tous les intégrer, mais il y a toujours eu un souci de régler leur problématique à travers la mise en œuvre de programmes alternatifs, notamment pour l’auto-emploi, ou la création de postes budgétaires. Mais quand la seule alternative devient la matraque, c’est le désespoir que l’on nourrit, conduisant ainsi certains au suicide. Cet extrémisme du PJD puise sa source dans l’excès de confiance de ses membres en eux-mêmes, convaincus qu’ils ont le soutien de la rue.
Une alliance est-elle au programme avec le PAM ?
Pour l’instant, notre alliance nous unit à l’Istiqlal. Nous pouvons toutefois coordonner nos actions avec le PAM s’agissant d’un certain nombre de projets et de propositions, étant donné qu’il nous arrive parfois de partager un même point de vue... Sur l’abolition de la peine de mort par exemple.
Pourquoi pas ?
Parce que l’alliance avec l’Istiqlal puise ses raisons dans la légitimité historique et militante. Une alliance nécessite tout un processus commun et un cumul de convergences de points de vue et de positions. Mais si cela se produisait avant les échéances électorales, on pourrait peut-être passer de la coordination à l’alliance.
Les prochaines élections communales, est-ce que vous y pensez déjà ?
Nous sommes aujourd’hui en phase de restructuration du parti. Cette reconstruction en soi peut être considérée comme une préparation en profondeur aux élections communales.
Si vous étiez à la place de Benkirane, vous feriez quoi ?
Je ne suis pas à sa place. Mais je lui recommande de se montrer plus humble, d’examiner sérieusement ses dossiers, de s’intéresser aux politiques publiques et de mettre fin à son obsession de vouloir réagir à tout propos et à toute polémique creuse véhiculée par les médias. Il réduira les dégâts s’il se penche davantage sur son devoir de chef de gouvernement.
http://www.aujourdhui.ma/maroc-actualite/actualite/lachgar-reconnait-des-difficultes-avec-chabat-106798.html