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Des alliances stratégiques, mais aussi tactiques en fonction des résultats

Le parti compte capitaliser sur son histoire «revendicative»

«L’USFP est un parti historique tourné vers l’avenir». Lahbib El Malki, membre du bureau politique, donne d’emblée le ton. Invité par nos confrères d’Assabah, l’ancien ministre, accompagné de Driss Lachgar, également membre du bureau politique, se montre confiant par rapport aux chances de son parti lors du scrutin du 25 novembre. Lachgar n’y va pas par quatre chemins en affichant son optimisme concernant les résultats des élections. Les deux dirigeants socialistes semblent toutefois oublier que leur formation revient de loin, après la débâcle de 2007. Mais cette fois ci, «les urnes vont nous permettre de revenir au-devant de la scène politique», font-ils valoir. Les dirigeants de la formation socialiste estiment que «le parti a anticipé les évolutions que connaît la société en termes de revendications de changement», avance El Malki. Les récents événements «ont confirmé la justesse de la position que nous avons adoptée en 2009», renchérit Lachgar. Le parti, il est vrai, a été l’un des rares à réclamer ces réformes au moment où d’autres formations focalisaient leurs efforts sur d’autres dossiers jugés plus prioritaires. L’USFP a même été accusée d’avoir opté pour une stratégie de surenchère pour sortir de la crise qu’elle vivait depuis l’échec de 2007. Les dirigeants ittihadis concèdent que «la gestion de cet échec n’a pas été à la hauteur». Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de la formation. Ses dirigeants annoncent leur intention d’affronter la nouvelle étape avec un nouvel esprit, en phase avec la dynamique de démocratisation, dont «nous étions l’un des principaux acteurs», tiennent-ils à préciser. L’objectif est d’accélérer le rythme des réformes et des stratégies de développement. Cela passe notamment par la mise en place d’une majorité cohérente, conduite par un chef de gouvernement capable d’assumer le leadership. Mais il semble encore difficile d’aboutir à ce schéma à cause du «mode de scrutin qui participe à la balkanisation du champ politique». D’autant plus que «les majorités larges ne favorisent pas l’efficience du rendement gouvernemental». C’est pour cela que les dirigeants Usfpéistes appellent à une refonte du mode de scrutin lors de la prochaine législature, parallèlement à la mise en place du dispositif juridique relatif à la concrétisation des dispositions constitutionnelles. Pour l’instant, les formations se montrent de plus en plus laborieuses dans une approche de rapprochement pour donner plus de visibilité au champ politique. Les leaders du parti de la rose, eux, semblent ne pas adhérer à cette logique d’alliances préélectorales. Ils estiment que l’USFP «n’est pas un acteur conjoncturel et suiviste, mais plutôt une formation ayant une vision sociétale, des constantes et des engagements vis-à-vis des citoyens». Pour les Usfpéistes, «les coalitions ne doivent pas être traitées sur des bases électoralistes», et appellent les autres formations à faire preuve d’écoute de l’opinion publique. Clairement, cela signifie d’attendre les résultats des élections avant de procéder aux alliances. Les dirigeants socialistes semblent oublier que leur parti est engagé dans une coalition avec le PPS et le PI dans le cadre de la Koutla. Les trois formations ont même présenté une plateforme commune qui «n’a pas une orientation purement électoraliste», tiennent-ils à préciser. La direction de l’USFP fait preuve de beaucoup de réalisme dans le traitement de la question des alliances. La coalition de la Koutla et le rapprochement avec les partis de gauche «fait partie des alliances stratégiques», selon El Malki. Cela n’empêche pas de procéder à des «alliances tactiques», dictées par les résultats des élections. Le parti y a déjà eu recours en 2009, lorsqu’il a formé des majorités avec le PJD ou d’autres formations dans plusieurs villes. En adoptant cette approche pragmatique, la direction de l’USFP laisse une brèche ouverte pour se frayer un chemin vers le gouvernement, en fonction des résultats du scrutin du 25 novembre. En cas de victoire des partis de la Koutla, l’USFP devrait former une majorité avec ses alliés traditionnels. Si les résultats penchent vers d’autres partis, elle peut toujours recourir aux alliances tactiques, notamment avec le PJD, avec lequel le parti de la rose a plusieurs positions communes, ou avec des formations du G8 qui font partie de l’actuelle majorité. Les dirigeants socialistes semblent récuser cet opportunisme politique, estimant que les alliances ne sont pas forcément établies pour intégrer la majorité. Disposer de coalitions homogènes, il est vrai, peut s’avérer très utile même dans l’opposition, surtout avec le nouveau statut qui lui est accordé par la Constitution.

 

80% de nouveaux candidats

La guerre des accréditations n’a pas épargné l’USFP. Le parti a connu une crise née de la compétition entre les différents prétendants à la représentation sous les couleurs de l’USFP. Cette tension «traduit la dynamique interne du parti», estime Lachgar, qui souligne que la même procédure a été appliquée pour trancher dans toutes les candidatures. Des informations avaient circulé sur un traitement de faveur réservé à certains candidats au détriment d’autres. Les dirigeants socialistes avouent que certaines compétences n’ont pas pu décrocher des accréditations, mais cela est dû à la compétition «très serrée entre les différents candidats sur la base d’une procédure démocratique». Au niveau du renouvellement des élites, le parti semble avoir placé la barre haut, en présentant «80% de nouveaux candidats». Seule une quinzaine d’anciens parlementaires ont rempilé pour un nouveau mandat.

Mohamed Ali MRABI

 

Tag(s) : #Législatives 2011