Driss Lachgar : «Le PAM est un projet qui nuit aux avancées enregistrées par notre pays»
Driss Lachgar estime qu’il n’est pas logique qu’un parti, qui vient d’être créé, arrive à décrocher la première place aux Communales.
ALM : Etes-vous satisfait des résultats des élections communales ? Driss Lachgar : Nous pensions que l’étape du 12 juin allait être une étape vers une nouvelle ère de réformes politiques, mais elle ne l’a pas été malheureusement. Il n’est pas logique qu’un parti, dont la création est assez récente, remporte les Communales et devance tous les partis politiques traditionnels. Je crois que le chemin vers la transition démocratique est encore long. Nous ne sommes pas satisfaits des résultats, car nous constatons que ce que le Maroc a vécu lors des échéances de 2007 s’est reproduit le 12 juin 2009.
Le PAM a créé la surprise en décrochant la première place. Comment voyez-vous cette victoire ? Je pense que les dirigeants du PAM ont créé la surprise vis-à-vis d’eux-mêmes. Ces derniers ont toujours eu des actes qui ne sont pas en conformité avec leurs paroles. Dans plusieurs rencontres organisées par le PAM, ses dirigeants nous montraient les démarches à suivre, mais n’ont jamais respecté ce qu’ils avançaient. Il ne faut pas croire que nous sommes en face d’un réel projet de société. Le PAM est un projet qui nuit aux avancées enregistrées par notre pays jusqu’à aujourd’hui. Il porte atteinte aussi à l’action politique et partisane. C’est un projet qui ne contribue nullement à rendre plus crédibles les institutions représentatives du Maroc, notamment les collectivités locales.
Le taux de participation des citoyens a dépassé les 52 %. Quel sentiment vous procure ce taux ? Un sentiment de satisfaction. Je suis satisfait du taux de participation enregistré lors des Communales. Il faut noter en revanche que la participation des citoyens dans les différentes villes n’a pas été très importante. C’est plutôt dans le milieu rural que les citoyens ont fait le déplacement en masse pour aller voter. C’est donc la participation dans les campagnes qui a eu un impact positif sur le taux de participation et a fait que ce taux ait atteint 52,4%.
Quelles sont selon vous les attentes des électeurs ? La plus importante des attentes à mon sens est la crédibilité. Les habitants dans les différentes communes veulent voir des élus crédibles et sérieux. La crédibilité et l’honnêteté sont le seul moyen qui fera de l’action des élus locaux une action noble. Une action qui pour finalité de servir tous les habitants des communes, sans aucune distinction. La commune doit être le lieu où les élus locaux veillent à l’intérêt général des habitants et non le lieu où certains opportunistes cherchent à s’enrichir en abusant de l’argent des contribuables et en reniant les droits des communes.
Plus de 3.000 conseillères ont été élues le 12 juin. Est-ce que l’on peut dire que les femmes ont atteint leur objectif ? Il est certain que sur ce point-là, le Maroc a fait une avancée notable. Le ministère de l’Intérieur a fait du bon travail dans ce sens, il faut le reconnaître. Il est incontestable que l’implication des femmes dans les villes et les campagnes aux côtés des hommes, sera très bénéfique pour la population. Elle aura aussi un effet très positif sur le développement local et sur l’amélioration de la condition de vie des citoyens.