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A un peu plus de quatre mois des élections, le retard dans la réactualisation des lois électorales préoccupe les formations de l’opposition. Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP, qui était l’invité du Club de L’Economiste, hier à Casablanca, a fait savoir que son parti s’apprête à remettre au chef du gouvernement, dans les prochaines heures, un mémorandum sur les préparatifs du scrutin du 7 octobre. Une initiative qui pourrait, selon lui, être appuyée par d’autres formations de l’opposition. «Ce document traduit nos craintes concernant les risques de cafouillage dans la préparation des législatives», a-t-il dit. Concrètement, «nous réclamons, à travers ce mémorandum, d’adopter une approche participative, afin que nous soyons tous responsables de ce à quoi nous allons aboutir après le 7 octobre», a noté le premier secrétaire du parti de la rose. Les reproches sont nombreux concernant ce que le patron de l’USFP considère comme des «défaillances ayant entaché les dernières élections locales». Un rapport détaillé de ces dysfonctionnements sera bientôt publié par cette formation. Aujourd’hui, son premier secrétaire rappelle qu’il a été «l’un des premiers à avoir publié un communiqué pointant des défaillances, à la veille de l’annonce des résultats du dernier scrutin. Une position partagée au début par d’autres formations signataires de ce communiqué, même si elles se sont rétractées par la suite». L’USFP, ainsi que d’autres partis comme le PAM, pointent «des listes électorales falsifiées». En clair, Lachgar a critiqué «les pratiques du PJD, dont le secrétaire général a annoncé publiquement que son parti a inscrit 300.000 citoyens dans les listes électorales. Nous considérons que le nombre est plus important, si l’on prend en considération les inscriptions effectuées au niveau du mouvement de prédication ou dans les mosquées disposant d’ordinateurs». C’est pour cela que «nous nous accrochons à notre revendication de réactualiser les listes électorale, qui tarde encore à être menée», a-t-il ajouté. Sur les autres questions qui suscitent le débat au niveau de la réglementation électorale, comme le seuil d’éligibilité, Lachgar a rappelé que sa formation «s’opposait à la fixation de ce seuil. Mais peut accepter un compromis autour de 3% comme cela est proposé».
Aujourd’hui, l’USFP ne mâche pas ses ambitions. «Un parti qui se respecte doit avoir des objectifs clairs pour les élections». Quid de celui de l’USFP? Pour Lachgar, il s’agit «de faire parti du trio de tête». Ce qui donnera un poids à cette formation, «que ce soit au sein de la majorité ou dans l’opposition». Le patron de l’USFP se dit «prêt pour les deux options». Quoi qu’il en soit, il va mener lui-même les candidats du parti dans la prochaine bataille électorale. Lachgar va se porter candidat dans sa circonscription habituelle à Rabat. Même s’il n’exclut pas de se lancer «dans une autre circonscription si les circonstances l’exigent». Les têtes de listes au niveau des circonscriptions locales seront annoncées à l’issue d’une réunion du Conseil national de l’USFP, prévue le 18 juin prochain. «Ce dossier a été tranché le week-end dernier», selon le premier secrétaire. Sur le débat autour de la liste nationale, Lachgar ne mâche pas ses mots. Pour lui, «la pratique a plombé la noblesse de cette initiative, devenue une sorte de rente partisane». Il a été on ne peut plus clair en précisant «l’impossibilité pour les jeunes de briguer un 2e mandat dans le cadre de la liste nationale. Pour les femmes, le débat ne doit pas se focaliser sur l’amendement de l’article 5 de la loi organique sur la Chambre des représentants, mais plutôt sur le moyen de leur assurer le tiers des sièges pour favoriser plus de parité». Pour le patron de l’USFP, «les descendants des leaders du parti n’ont aucune chance d’intégrer la liste nationale».