Réunion au sommet, mercredi à Rabat, des quatre partis formant l’opposition parlementaire pour annoncer leur « initiative nationale pour la mise en œuvre de l’autonomie des provinces sahariennes ». Les leaders de l’Union socialiste des forces populaires, l’Istiqlal, le Parti authenticité et modernité et l’Union constitutionnelle ont décliné les grands axes d’un programme de mobilisation nationale qui va s’étaler tout au long de l’année 2015. « 2015 est une année cruciale, déterminante pour le dossier du Sahara. Des difficultés, des enjeux, des défis se posent. Il nous est apparu urgent, essentiel, nécessaire de faire face à ce que nous avons identifié comme du laxisme ou du moins de la réticence dans le traitement de cette question », font valoir ces patrons de l’opposition pour expliquer leur démarche et l’œil rivé sur le rendez-vous d’avril prochain qui verra l’examen de la question du Sahara par les membres du Conseil de sécurité. Face à ces défis, l’initiative présentée mercredi à la presse se veut comme un espace ouvert à tous les partis politiques, les centrales syndicales, les associations.
Au commencement, le discours Royal prononcé le 6 novembre à l’occasion du 39ème anniversaire de la Marche Verte. Un discours de rupture et de vérité et auquel se sont arrimés les auteurs de cette initiative nationale pour la mise en œuvre de l’autonomie dans les provinces du Sud. Le modèle de développement de ces mêmes provinces élaboré il y a plusieurs mois déjà par le Conseil économique, social et environnemental a également servi de déclencheur. «On a eu cette douloureuse impression qu’on ne s’occupe pas de l’application de ce modèle de développement qui a été le résultat d’un long travail», soupire un ténor de l’opposition.
Devant le ban et l’arrière-ban de l’USFP, l’Istiqlal, du PAM et de l’UC Driss Lachguar, Hamid Chabat, Mostafa El Bakkoury et Labied ont présenté les lignes de force de cette initiative qui a pour principal objectif la mise en œuvre de l’autonomie des provinces du Sud. Des actions concrètes seront organisées tant au niveau national qu’international. L’heure est à la mobilisation. Elle est aussi à l’offensive. « Plus question de se faire réactif et répondre seulement aux attaques ! », s’exclament ces représentants de l’opposition.
Au niveau international, les partis formant l’opposition parlementaire vont aller à la rencontre d’instances telles que les Nations unies, le Parlement européen ou encore l’Union européenne. « Nous irons là où notre voix n’est pas écoutée pour expliquer le projet d’autonomie. Nous allons rencontrer ces représentants de pays qui ne partagent pas nos convictions. Nous comptons faire le voyage en Scandinavie, en Italie, dans certains pays d’Afrique et d’Amérique latine », soutiennent à l’unisson les Secrétaires généraux de quatre formations politiques qui occupent les travées de l’opposition dans l’Hémicycle. Les cénacles politiques internationaux seront également mis à profit. De l’Internationale socialiste à l’Internationale libérale en passant par les milieux politiques latino-américains, l’USFP, l’Istiqlal, le PAM et l’UC ont bien l’intention d’y prêcher la bonne parole.
Renforcer le front intérieur dans la perspective d’une mobilisation continue et agissante. Première action inscrite dans le cadre de cette initiative de l’opposition, l’organisation d’une conférence nationale sur la question du Sahara et de la mise en œuvre de l’autonomie. C’est le Parlement qui accueillera la rencontre à laquelle participeront toutes les forces vives du pays : parlementaires, syndicats, associations, partis, etc. Un document politique dédié au dossier du Sahara, ses développements et à son autonomie dans le cadre de la régionalisation va également être élaboré : plus que jamais, il s’agit de parler d’une même voix et de se munir d’un référentiel identique.
Autres rencontres programmées sous forme de « be to be », celles des leaders des quatre partis avec les ambassadeurs accrédités à Rabat et plus particulièrement ceux dont les gouvernements ne soutiennent pas la proposition marocaine d’autonomie élargie.
L’opposition parlementaire veut rompre avec le traitement conjoncturel du dossier et entend le démontrer. L’initiative nationale de mise en œuvre de l’autonomie des provinces du Sud, en plus de sa direction composée des SG des quatre partis, ses instances de supervision et de mobilisation et le programme d’actions, fera l’objet de suivi et d’évaluation. La mobilisation a déjà commencé, loin de toute concession. « Nous sommes allés le plus loin possible avec l’autonomie élargie», concluent les auteurs de l’initiative.
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