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IMG-20130227-WA000-1.jpgPropos recueillis par François Soudan.

Driss Lachguar, 58 ans, est un premier secrétaire à la croisée des chemins. Elu le 16 décembre 2012 à la tête de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), il s’attèle depuis un peu plus de deux mois à redonner au parti historique de la gauche marocaine un peu de son lustre d’antan en jouant la carte de l’opposition résolue au gouvernement Benkirane. Un pari nécessaire à la survie même de cette formation anémiée par des années de gestion molle ponctuées d’échecs électoraux, mais un pari difficile. Le neuvième congrès de l’USFP, à l’issue duquel cet avocat arabisant a été élu, s’est déroulé dans un climat tendu, parfois détestable, dont les traces sont loin d’être effacées. Apprécié par la base du parti, fort d’un vrai réseau de militants, en particulier dans les régions, le député de Rabat aura besoin de toute l’énergie dont il dispose (à profusion, selon ses amis) pour panser les plaies d’une formation sociale-démocrate guettée par le déclin. Membre de l’USFP depuis 43 ans, Driss Lachguar en a grimpé un à un tous les échelons. Ministre des relations avec le parlement dans le gouvernement de la Koutla sous la houlette d’Abbas El Fassi, entre 2010 et 2012, il entretient de bonnes relations avec le Palais. C’est lui qui au début des années 2000, a crée et dirigé, avec succès, la commission d’enquête sur le scandale du crédit immobilier et hôtelier, ce qui lui a valu à l’époque une certaine popularité. L’affaire était, il est vrai, délicate et complexe. Peu de chose cependant au regard de la tâche qui l’attend.

JEUNE AFRIQUE : Votre élection à la tète de l’USFP a suscité de vives contestations de la part de votre concurrent Ahmed Zaidi, lequel dirige le groupe parlementaire de votre parti. Comment dépasser cette crise ?

DRISS LACHGUAR : Ce type de contestation est la conséquence normale de toute compétition démocratique, au cours de laquelle chacun est libre de s’exprimer et de critiquer. Nous n’en sommes plus à l’heure des unanimismes de façade, des allégeances patriarcales et des élections à 99%. Dans le fond, en tant que destinataire de cette contestation, je la trouve un peu surfaite et je ne pense pas qu’il faille lui accorder une importance excessive. Le processus de désignation du premier secrétaire lors de notre dernier congrès a été on ne peut plus transparent, avec un scrutin à deux tours et la présence des médias à chaque étape.
C’est cela qui compte. Il est temps de tourner la page et de s’atteler à réformer le parti.

JA : Certains critiquent déjà votre goût pour l’exercice solitaire du pouvoir. Qu’en dites-vous ?

DL : Que c’est prématuré, puisque je n’ai que deux mois de leadership derrière moi.
Et que ce n’est pas fondé, puisque les décisions sont prises de façon collégiale.
Cela dit, soyons claire : je ne suis ni un attentiste ni un adepte du consensus mou.
Pour moi, un premier secrétaire doit savoir décider orienter et trancher quand il le faut.
Je n’ai pas été élu pour gérer des compromis, mais pour donner du sens et de la vigueur à notre action.

JA : l’USFP, parti historique au Maroc, ne cesse de s’affaiblir de scrutin en scrutin depuis 15 ans. Pourquoi selon vous ?

DL : Nous en avons débattu franchement lors de la préparation de notre 9ème congrès, et un vrai travail d’introspection a été accompli. La plateforme que j’ai présentée ne se contente pas d’expliquer nos échecs, elle identifie aussi les facteurs qui y ont conduit. Mon analyse est la suivante : l’USFP s’est enfermé dans une logique de fusion avec le pouvoir, qui a porté un vrai préjudice à notre autonomie, à notre liberté de penser et à notre identité même. D’où la distance qui s’est instauré peu a peu entre le parti et l’évolution de la société marocaine. Cet affaiblissement de l’USFP a profité au réseau de notable, ainsi qu’au mouvement adossé à un référentiel religieux, bref au courant traditionnaliste, en leur offrant un espace d’action et de mobilisation. Leur réservoir électoral, c’est l’exploitation de la misère des gens. Nous avons eu tort de leur laisser le champ libre. Cela doit et cela va changer.

JA : Vous avez également perdu tout une parti des intellectuels, des enseignants et des élites urbaines qui faisait votre force. Comment comptez-vous les séduire à nouveau ?

DL : Par une action politique de proximité au près des élites émergentes, tant à la périphérie des grandes métropoles que dans les régions. Et par l’engagement d’un vrai combat d’idée autour des valeurs démocratiques, humanistes et émancipatrices. Notre équipe dirigeante a pour ce faire bien des atouts. Regarder la composition de notre bureau politique : 33% de femme - un record national -, une moyenne d’âge inferieure a 50 ans, 25% des membres ayant connu la prison ou l’exil pendant les années de plomb et une grande diversité de profil et de parcours : syndicalistes, juristes, enseignants, artistes, ingénieurs, cadres administratifs, hommes d’affaires, etc.

JA : le premier ministre Abdelillah Benkirane, le chef de l’Istiqlal Hamid Chabat et vous-même êtes souvent qualifié de «  leaders populistes ». Cela vous convient il ?

DL : Absolument pas, tout au moins en ce qui me concerne. En 40 ans d’action politique, on ne m’a jamais affublé de ce qualificatif ! Sans doute s’agit il d’un raccourci médiatique paresseux, utilisé par quelqu’un de mal informé, puis repris comme une rengaine. Je suis et serai toujours un social-démocrate qui croit au peuple et en la responsabilité de ses élites pour le mener vers un avenir meilleur. L’USFP  n’a pas besoin d’un zaïm. Elle a besoin d’un leadership à la fois collectif et résolument moderne.

JA : Quelles relations entretenez vous avec le premier ministre ?

DL : Celle d’un opposant sans complaisance, tant vis-à-vis de l’action antipopulaire de son gouvernement, que vis-à-vis de l’idéologie de son parti, le PJD. Je considère que, Abdelillah Benkirane se livre à une sorte de bricolage permanent dans la conduite des affaires de l’état et qu’il a perdu le sens même de l’action politique.

JA : Et avec le secrétaire général de l’Istiqlal ?

DL : à l’égard de Hamid Chabat tout comme de Mohamed Nabil Benabdallah, du PPS, j’éprouve une sorte de frustration. Celle de voir d’ancien alliés au sein de la Koutla, des partis historiques et respectables, jouer un rôle qui n’est pas le leur : celui de force d’appoints. Certes, je respecte les efforts de Hamid Chabat pour ne pas se faire phagocyter par le PJD et pour obtenir du premier ministre qu’il cesse de se comporter en chef de parti et se place enfin en chef de la majorité – ce qui, soit dit en passant, lui permettrait de contenir les débordement irresponsables de certains de ses ministres. Mais je crois que si Hamid Chabat, en critiquant Abdelillah Benkirane, va jusqu’au bout de son résonnement, il sera obligé d’en arriver au même constat que moi : on ne peut que s’opposer à l’action de ce gouvernement.

JA : Quels sont les rapports entre l’USFP et les autres partis de l’opposition au Parlement ?

DL : on l’a vu lors de la discussion de la loi de finance 2013 : notre groupe à la Chambre des représentants a coordonnée son action avec les groupes RNI, PAM et UC pour faire passer ensemble des amendements structurant. Cette démarche, nous sommes prêt a la reproduire avec tout parti politique qui, dans le cadre d’un combat donné, rejoindrait nos positions.


JA : le parti de Ben Barka, de Bouabid, et de Youssoufi, peut il redevenir ce qu’il fut ?

DL : Oui. A condition que ce grand parti de gauche sache remobiliser l’opinion publique. Tout les porteurs de projets qui agissent pour un Maroc meilleur, ou les libertés individuelles sont respectés, ou les justiciables sont égaux devant la loi, ou l’accès aux services de bases est garanti, doivent se retrouver dans notre discours et notre action. Notre but, en plus de remplir pleinement notre rôle d’opposition institutionnelle au parlement, est de refaire la jonction entre société et politique, entre la revendication démocratique et la revendication sociale. Nos partenaires stratégiques, ceux avec qui nous devons construire nos alliances sont donc avant tout les syndicats, les associations de défense des droits de l’homme et la société civil au sens large.

http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2720p040_042.xml0/maroc-pjd-usfp-istiqlaldriss-lachgar-benkirane-est-dans-le-bricolage-permanent.html

في حوار مع إدريس لشكر، الكاتب الأول للاتحاد الاشتراكي مع أسبوعية «جون افريك»

بنكيران يمارس الترقيع باستمرار

عن جون أفريك حاوره: فرانسوا سوادن


ادريس لشكر 58 سنة، كاتب أول في مفترق طرق، انتخب يوم 16 دجنبر 2012 على رأس الاتحاد الاشتراكي للقوات الشعبية. ويعمل منذ حوالي شهرين على استعادة الحزب التاريخي لليسار المغربي، بعضا من تألقه السابق، من خلال اختياره لعب ورقة المعارضة القوية لحكومة بنكيران. وهو رهان ضروري لاستمرار وبقاء حزب تأثر كثيرا من سنوات تدبير هش تخللته إخفاقات انتخابه، لكنه رهان صعب. فالمؤتمر التاسع للاتحاد الاشتراكي الذي اختار هذا المحامي المعرب لقيادته. جرى في مناخ متوتر مشحون في بعض الاحيان لم تنمح آثاره بعد.
لشكر، الذي يحظى بإعجاب قواعد الحزب وشبكة علاقات قوية لاسيما في الاقاليم. سيحتاج القوة والطاقة التي يتوفر عليها، لتضميد جراح هذا الحزب الاشتراكي الديمقراطي الذي يتهدده الأفول. مناضل في صفوف الحزب منذ 43 سنة. تسلق جميع درجات المسؤولية داخل الحزب. شغل منصب وزير العلاقة مع البرلمان في حكومة الكتلة برئاسة عباس الفاسي مابين 2010 و 2012 له علاقات جيدة مع القصر. وهو الذي قاد في بداية سنوات 2000 بنجاح لجنة تقصي الحقائق في ملف القرض العقاري والسياحي وهو ما أكسبه أنذاك شعبية واضحة. القضية كانت صعبة ومعقدة. لكنها لا تساوي شيئا بالنظر للمهمة التي تنتظره.

 انتخابكم على رأس الاتحاد الاشتراكي أثار احتجاجات قوية من جانب منافسكم احمد الزايدي. الذي يقود الفريق البرلماني لحزبكم، كيف يمكن تجاوز هذه الأزمة؟

>> هذا النوع من الاحتجاج هو نتيجة طبيعية لكل تنافس ديمقراطي يعبر خلاله كل شخص عن رأيه، وينتقد بكل حرية. لم نعد في زمن إجماع الواجهة والولاءات والانتخابات بنسبة %99 في العمق، وبمعنى مباشر فهذا الاحتجاج أعتقد أنه احتجاج مبالغ فيه وأعتقد انه لا يجب إعطاؤه أهمية كبيرة. مسلسل اختيار الكاتب الاول خلال مؤتمرنا الاخير كان شفافا بما يكفي عبر اقتراع في دورتين بحضور وسائل الاعلام في كل محطة. هذا ما يهم. وقد حان الوقت لطي هذه الصفحة والتوجه لإصلاح الحزب.

 البعض ينتقدون ميلكم الى ممارسة السلطة بشكل منفرد، بماذا تردون؟

>> الأمر سابق لأوانه لأنني لم أمارس المسؤولية على رأس الحزب إلا منذ شهرين. وان هذا الانتقاد غير مبني على أساس بما أن القرارات تتخذ بشكل جماعي. لنكن واضحين أنا لست انتظاريا ولا من دعاة التوافق الهش. بالنسبة لي، الكاتب الأول يجب ان يعرف كيف يقرر ويوجه ويحسم عندما يلزم ذلك. أنا لم أنتخب لكي أدبر التوافقات ولكن من أجل إعطاء معنى وحيوية لعملنا.

 الاتحاد الاشتراكي، الحزب التاريخي بالمغرب، ما فتئ يضعف من استحقاق انتخابي الى آخر منذ 15 سنة. لماذا هذا التراجع في رأيك؟

>> ناقشنا ذلك بصراحة خلال الإعداد لمؤتمرنا التاسع، وتم إنجاز عمل حقيقي مع الذات. والأرضية التي قدمتها لا تقتصر فقط على شرح إخفاقاتنا. بل تحدد كذلك العوامل التي أدت الى ذلك. وتحليلي هو كالتالي، الاتحاد الاشتراكي أغلق على نفسه في منطق الاندماج مع السلطة، مما أثر بشكل كبير على استقلاليتنا وحريتنا في التفكير بل وهويتنا، ومن ثم التباعد الذي ظهر شيئا فشيئا بين الحزب وتطور المجتمع المغربي. هذا الضعف في الاتحاد استفادت منه شبكات الاعيان وكذا الحركات المسنودة بمرجعيات دينية، باختصار استفادت منه التيارات المحافظة والتقليدية من خلال منحها مجالا للعمل والتعبئة، وخزانها الانتخابي هو استغلال بؤس الناس. أخطأنا عندما تركنا لهم المجال فارغا. يجب أن يتغير هذا الوضع وسيتغير.

 خسرتم أيضا جزءا مهما من المثقفين والاساتذة والنخب الحضرية التي كانت تشكل قوتكم. كيف تنوون استعادتها من جديد؟

>> من خلال عمل سياسي للقرب لدى النخب الصاعدة، سواء في هوامش المدن الكبرى أو في الجهات، ومن خلال إطلاق معارك أفكار حقيقية حول قيم ديمقراطية وإنسانية وتحررية. وفريقنا القيادي له من المؤهلات ما يكفي للقيام بذلك. انظروا الى تركيبة مكتبنا السياسي %33 من النساء. رقم قياسي وطني، معدل أعمار اقل من 50 سنة %25 من الاعضاء عاشوا السجن أو المنفى خلال سنوات الرصاص. وتنوع كبير في المسارات والتكوينات: نقابيون، قانونيون، أساتذة، فنانون، مهندسون، أطر إدارية، رجال أعمال.. إلخ.

 رئيس الحكومة عبد الاله بنكيران، وزعيم حزب الاستقلال حميد شباط وأنتم أيضا، توصفون ب الشعبويين. هل هذا الوصف يطالكم؟

>> لا أبدا. على الاقل في ما يخصني. طيلة 40 سنة من العمل السياسي. لم أنعت أبدا بهذا الوصف، ربما يتعلق الامر باختزال إعلامي كسول يستعمله شخص ليس على علم، تم استعمل بعد ذلك كلازمة. كنت وسأظل اشتراكيا ديمقراطيا يؤمن بالشعب وبمسؤولية نخبه لقيادته نحو مستقبل افضل. الاتحاد الاشتراكي ليس بحاجة لزعيم هو بحاجة لقيادة جماعية وفي نفس الوقت حداثية.

 كيف هي علاقاتك مع رئيس الحكومة؟

>> علاقات معارض صارم سواء تجاه العمل اللاشعبي لحكومته أو تجاه إيديولوجية حزبه، العدالة والتنمية. أعتقد أن بنكيران يمارس نوعا من الترقيع الدائم في قيادة شؤون الدولة وأنه فقد حتى معنى العمل السياسي.

 ومع زعيم حزب الاستقلال؟

>> حميد شباط، كما نبيل بنعبد الله أحس تجاههما بنوع من الاحباط، الاحباط من رؤية حلفاء سابقين داخل الكتلة، وأحزاب تاريخية ومحترمة تلعب دورا ليس دورها. دور قوة دعم. صحيح أحترم جهود حميد شباط حتى لا يلتهمه حزب العدالة والتنمية ومن أجل ان يتوقف رئيس الحكومة عن التصرف كزعيم حزب. ويأخذ مكانه كرئيس للاغلبية وهو ما سيمكنه من احتواء التجاوزات اللامسؤلة لبعض وزرائه. ولكني أعتقد أنه إذا سار حميد شباط في انتقاده لعبد الاله بنكيران حتى نهاية تحليله، سيكنو ملزما بالوصول الى نفس التحليل الذي وصلت إليه. لا يمكن إلا أن نعارض عمل هذه الحكومة.

 كيف هي علاقات الاتحاد الاشتراكي مع أحزاب المعارضة الاخرى في البرلمان؟

>> رأينا ذلك بمناسبة مناقشة قانون المالية 2013 .فريقنا البرلماني في مجلس النواب نسق عمله مع فرق التجمع الوطني للاحرار وحزب الاصالة والمعاصرة والاتحاد الدستوري من أجل تمرير التعديلات الاساسية المهيكلة. هذه المقاربة نحن على استعداد لتكرارها مع أي حزب سياسي يتبنى مواقفنا في إطار أية معركة.

 هل بإمكان حزب بن بركة وبوعبيد واليوسفي أن يعود الى ما كان عليه؟

>> نعم، شريطة أن يعرف هذا الحزب اليساري الكبير كيف يعيد تعبئة الرأي العام. وكل الذين يحملون مشاريع ويعملون من أجل مغرب افضل تحترم فيه الحريات الفردية، ويكون فيه المتقاضون سواسية أمام القنون، ويكون فيه الوصول الى الخدمات الاساسية مضمونا، عليهم أن يجدوا أنفسهم في خطابنا وعملنا. هدفنا، الى جانب القيام بدورنا كمعارضة مؤسساتية داخل البرلمان، هو إعادة الربط بين المجتمع والسياسة، بين المطلب الديمقراطي والمطلب الاجتماعي وشركاؤنا الاستراتيجيون. الذين علينا أن نبني معهم تحالفاتنا هم قبل كل شيء: النقابات وجمعيات الدفاع عن حقوق الانسان والمجتمع المدني بشكل عام.

 

3/2/2013

 


Tag(s) : #Actualités
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