http://www.leconomiste.com/article/961294-lachgar-des-familles-ont-vecu-grace-aux-rentes-de-l-usfp
Driss Lachgar est catégorique: «le bulletin de santé de l’USFP est bon». Son parti vient de boucler une trentaine de congrès régionaux, qui ont permis le renouvellement des directions, vieillies après plus d’une quinzaine d’années d’immobilisme. Idem pour les secteurs de la jeunesse, des femmes. Les relations extérieures ne sont pas en reste dans la mesure où l’International socialiste n’a pas pris de position en faveur des adversaires de l’intégrité territoriale, rappelle le premier secrétaire de l’USFP, qui était l’invité au Club d’Assabah jeudi dernier.
Concernant ses adversaires parlementaires, Lachgar est déterminé à tirer les choses au clair une fois pour toute. Une clarification doit être faite avant de se lancer dans la préparation des prochaines élections. Driss Lachgar le dit directement: «Je ne veux pas approcher le combat électoral avec un parasitage de l’intérieur du parti. Chacun devra prendre ses responsabilités». D’ailleurs, la Commission administrative, le parlement du parti, présidé par Habib El Malki, sera convoquée pour une réunion avant la fin novembre. Elle devra trancher sur le maintien ou non de ces députés membres du courant baptisé «ouverture et démocratie». Pour lui, «ce courant dont on parle est uniquement présent dans les médias mais sans prolongement dans les bases du parti ». Il donne pour preuve « la dernière rencontre organisée à Agadir sur le projet de loi de finances devant une salle quasi-vide».
D’ailleurs, «les membres de ce courant ne payent pas leurs cotisations de 2.000 DH par mois et par député contre 5.000 DH par le passé», déplore-t-il. En fait, cette affaire cache un autre combat entre le parti de siba et celui des institutions. «Je connais des familles qui ont vécu grâce aux rentes de l’USFP. Aujourd’hui, elles sont nostalgiques à cet ère passée», a affirmé Driss Lachgar, sans donner plus de détails ni les noms des bénéficiaires. Il se limite à marteler que pour lui, «les socialistes sont égaux. Il n’y a pas de super Ittihadi et un autre ordinaire».
«Je suis ouvert, près à passer l’éponge sur les erreurs pour aller de l’avant. Je tiens à tous les membres du groupe parlementaire qui auront la priorité dans l’octroi des accréditations pour les prochaines élections», dit-il. Mais attention, le premier secrétaire ne pourra pas signer un chèque en blanc. Il pose une condition: la préparation des élections se fera dans le cadre du parti, avec une coopération étroite avec les sections locales. Comment ses adversaires vont-ils accueillir cette offre? Les prochains jours le diront.
Le boycott de l’opposition
Driss Lachgar a également abordé le travail parlementaire, particulièrement au sein de la Commission de l’Intérieur de la Chambre des représentants. Le premier secrétaire de l’USFP a fait part de son étonnement de voir cette Commission continuer l’examen du projet de loi sur les listes électorales alors que quatre partis d’opposition ont décidé de quitter la salle. L’Istiqlal, le Pam, l’USFP et l’UC ont en effet boycotté les débats. Malgré cet acte politique majeur, «le ministre de l’Intérieur a continué la discussion du texte comme si de rien n’était», a déploré Driss Lachgar. Une première qui s’explique par le caractère dominateur du PJD, car, auparavant, les choses se passaient autrement. En effet, lors de l’examen des lois électorales des dernières législatives, la Commission de l’Intérieur avait stoppé ses travaux dès que les députés du PJD avaient quitté la séance. «Le chef du gouvernement, mis au courant, avait contacté le patron du parti dont les députés avaient boycotté la Commission. Et les travaux de cette commission ne reprenaient qu’une fois ces députés étaient de retour», a rappelé l’ancien ministre des Relations avec le Parlement. En tout cas, les patrons des quatre formations de l’opposition ont rencontré le ministre de l’Intérieur pour lui faire part de leurs griefs et leur approche de la préparation des lois électorales. Mohamed Hassad leur a promis de les rencontrer à part avant le dépôt de ces textes au Parlement.