http://www.leconomiste.com/article/960340-croissancel-usfp-se-pose-en-alternative-du-pjd
Il propose un modèle de développement social-démocrate
La commission économique du parti appelée à préparer sa copie
Lachgar met l’accent sur «les échecs» du gouvernement Benkirane
Plus de deux mois après le discours royal sur le capital immatériel, les partis politiques ont relancé le débat autour de ce concept. Cette fois-ci, c’est au tour de l’USFP de réunir ses deux groupes parlementaires dans un séminaire relatif à la croissance économique et les dynamiques de répartition des richesses au Maroc. Pour Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP, ce sujet revêt une importance capitale, vu le contexte dans lequel évolue l’économie nationale. D’un côté, il a fait allusion au «recul du classement du Maroc dans les indices internationaux, comme ceux de l’INDH ou de Transparency». De l’autre, à «l’échec du gouvernement, qui est aux commandes depuis trois ans, à respecter ses engagements de relancer l’économie pour la création des richesses dans une logique participative», a ajouté Lachgar. Le premier secrétaire de l’USFP est revenu à la charge concernant «l’atteinte au pouvoir d’achat des citoyens, à cause des hausses des prix du carburant et des matières de base. Pareil pour «l’enlisement de la dette publique qui a atteint 63% du PIB au 2e trimestre de 2014, soit une hausse de 20% depuis l’arrivée du gouvernement Benkirane», a noté Lachgar qui se positionne déjà en tant qu’alternative lors des prochaines élections en présentant son modèle de développement. Celui-ci est inspiré de son idéologie social-démocrate, comme l’a rappelé le chef du parti socialiste. Pour lui, cela devra passer par «la préparation des conditions adéquates à la croissance économique durable, mettant le développement humain au cœur de ses priorités». Concrètement, il s’agit «d’infirmer la perception selon laquelle il y a contradiction entre le soutien du développement et la répartition des richesses», a avancé Lachgar. Car, «l’équité ne doit pas être réalisée au détriment de l’efficacité». En clair, le patron du parti de la rose a expliqué que «même si l’économie du marché impose l’existence de certaines disparités, celles-ci ne doivent pas atteindre des niveaux considérables qui peuvent être contre-productifs, selon les experts du FMI».
L’USFP a appelé la commission économique du parti à «déterminer le projet de développement économique et social qui permettra de réaliser la croissance, surtout face à l’absence d’une vision claire de l’actuel gouvernement». D’autant plus que «le taux de croissance du Maroc reste insuffisant pour absorber les 200.000 demandeurs d’emplois qui arrivent chaque année sur le marché du travail», a affirmé Tarik El Malki, professeur à l’Iscae et membre du CMC. L’universitaire a estimé que «le Maroc a besoin d’un modèle de développement inclusif, basé sur une orientation systématique de la politique de l’offre, via l’implication de fonds souverains tournés vers des secteurs prometteurs, et la réhabilitation du plan en tant qu’outil de prise de décision». Parmi ces secteurs d’avenir, les nouvelles technologies, les arts, la culture… occupent une pole position. D’ailleurs, «les pays qui réussissent sont ceux qui savent innover et investir dans le capital humain», a expliqué Abdelmajid Benrissoul, professeur à l’Université Hassan II. Pour cet universitaire, «la formation, la recherche et l’innovation sont la clé de la relance de la croissance». Or, «le Maroc affiche des signes de vulnérabilité dans ces domaines. Surtout, vu les difficultés du système éducatif.
Modèle de développement
POUR les responsables de l’USFP, le modèle de développement à mettre en œuvre «doit être basé sur la justice sociale, l’équité et la solidarité». Cette croissance inclusive «implique un développement rapide et durable, afin de permettre une réduction drastique de la pauvreté et des inégalités». Néanmoins, cela doit passer par «un élargissement et une diversification de la base productive de l’économie, à travers la mise en place de politiques publiques dans des secteurs novateurs avec des avantages compétitifs». Mais ce type de croissance «nécessite des actions en amont pour aplanir certaines difficultés et rigidités structurelles qui entravent le fonctionnement de l’économie et sa compétitivité». Cela concerne notamment la dynamique du marché du travail, le système éducatif, la fiscalité, la justice, l’accès au financement…